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Les enfants du village jouaient dans la rue et sur les bords de l'eau, mais mes parents, citadins depuis toujours, ne voulaient en aucun cas que nous sortions de la maison. Le jardin était assez grand et donnait sur un quai où, comme au théâtre nous regardions les autres faire tout ce qui nous avait été expressement interdit: patauger dans la vase, se rouler dans l'herbe coupante, enquiquiner les grenouilles et les écrevisses, bref tout ce que font des mômes laissés à eux-mêmes.
Enfin pas vraiment, car nous, les nouvelles, les surveillions du haut de notre terrasse et c'était presque aussi intéressant qu'á la télé que nous n'avions pas encore mais que nous regardions chez nos grands-parents pendant les vacances scolaires.
Mais le portail nous laissaient quelques libertés d'action, non sans risque bien sûr, si bien qu'en mars d'une de ces toutes premières années, ma soeur Kiki, glissa de la descente du portail et tomba dans l'eau froide de la Loire en crue. Il faut dire aussi que ma soeur Kiki était tombée amoureuse du fils des voisins, un prénommé Calou auquel elle envoyait des billets doux, que Philou, le fils d'amis de mes parents, qui avait le droit de sortir du jardin quand il nous rendait visite,portait à bon port. Kiki qui ne savait pas encore écrire, me dictait le texte que j'écrivais et que Philou emportait. Nous étions trés organisés, mais cette fois-là fut la dernière du genre.
Kiki fut aussitôt repêchée et ma mère, affolée, l'"assomma" avec un lait chaud carabiné au rhum pour la réchauffer. Le soir même, le médecin la rassurait en lui disant tout de même qu'il ne faudrait pas que ma soeur tombât dans l'eau tous les jours, si elle ne voulait pas, je cite " en faire une alcoolique ".
Peu après, mon grand-père maternel nous emmenait tous les jeudis à la piscine pour que nous apprenions à nager.
Le changement d'école ne me réussit pas. Mes parents me diront plus tard que c'était la maîtresse qui ne m'aimait pas. Moi, je ne m'en souviens pas et je n'ai pas vraiment dû en souffrir. N'empêche qu'au Noel de mon CE1, le père Noel, auquel je ne croyais plus depuis belle lurette, m'apporta un vélo que j'ai eu le droit d'essayer qu'en ce 25 décembre 1967 avant qu'il ne soit ranger dans l'attente de meilleures notes. Le premier jour des vacances de Pâques de l'an 1968, je savais faire du vélo!
En août Kiki et moi, partions en colo dans le Limousin et la première année, nos parents sont venus avec des amis, nous y rendre visite et nous ont emmenées toute une journée visiter le coin, et ce jour-là, ce fut à mon tour de tomber dans l'eau. Bon je savais nager, sauf que nous étions en train de visiter un élevage de truites et que j'avais simplement glissé et très élégamment sans doute, dans le bassin des truites mères, carnivores de leur état.....